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Jeudi 18 avril 2024, un courriel général du PDG informait le personnel de Canon France de la sortie de sa dernière vidéo promotionnelle.. Cet exercice de communication trimestriel auquel s’adonne notre grand patron venait quelques mois après celui de décembre 2023 où il exprimait sa « profonde gratitude » pour les « bons résultats et les très bonnes performances de 2023 » ainsi qu’une « réussite globale » qui permettait à CANON de générer une « croissance profitable » dans toutes les divisions.
Changement d’ambiance pour cette dernière vidéo ! c’est avec la tête des mauvais jours et un ton martial que notre président évoquera une « année 2024 complexe », « une dégradation du profit », « une division grand public durement touchée » avec une baisse de notre C.A. et de nos marges sur le 1er trimestre 2024 et vraisemblablement sur le 2ème trimestre. Bien sûr, ces mauvais résultats ne sont le fruit que de la situation économique et géopolitique internationale instable. Et c’est ça la magie d’être dirigeant ! Alors qu’en décembre 2022, dans le même exercice de communication, notre président se réjouissait d’avoir « dépassé tous les objectifs » avec une « croissance en C.A. dans toutes les divisions et le retour du profit », il n’hésitait pas à mettre en avant ces « excellents résultats » qui légitimaient le « bien-fondé de sa stratégie ».
Vision tellement binaire : les bons résultats, c’est moi ; les mauvais résultats, c’est les autres !
Et comme de coutume… qui dit « année économique complexe » dit « licenciements » ! Ainsi, cette communication était aussi l’occasion, après l’annonce d’un nouveau plan de licenciement qui détruira 70 postes, d’entendre notre PDG s’exprimer sur le sujet. Il évoquera, en quelques secondes, le « projet » MERCURE qui n’est plus un projet mais bien une réalité que certains salariés visés (commerciaux IDF, Business Ops, Techniciens…) vont bientôt toucher du doigt !
« Des départs volontaires et peu de licenciements secs » selon notre PDG… ou l’art d’enjoliver une triste réalité. Mais quoi de mieux, pour « une vigilance accrue sur les dépenses et la recherche de nouvelles opportunités d’économies pour compenser la baisse des ventes » que de tailler dans la masse salariale, cette immuable variable d’ajustement… Ainsi se poursuit, tel un cachet d’aspirine dans un verre d’eau, la lente dissolution du Réseau Direct dans les filiales FAC SIMILE et autres sous-traitants. Le service technique n’est pas non plus en reste. A l’issue du plan MERCURE, près de 80% de l’activité sera confiée à la sous-traitance et accentuera encore le risque d’isolement en Régions. Et que dire de Biz Ops, qui n’a pas encore digéré UNITY, qui devra supporter des suppressions de postes au risque d’augmenter encore les risques sur des conditions de travail déjà bien dégradées.
Vous l’aurez compris, malgré de bons résultats en 2022 et 2023 (…selon notre président), la finalité reste toujours la même : détruire de l’emploi ! soit pour compenser les mauvais résultats économiques issus de mauvaises stratégies, soit pour accroitre toujours plus la compétitivité et les bénéfices. Après le plan de licenciements RELANCE de 2021 qui découlait de mauvais résultats les années précédentes et engendrait la perte de120 emplois, MERCURE entraine la destruction de 70 emplois pour maintenir voire augmenter la compétitivité et le montant des dividendes versés aux actionnaires. Cherchez l’erreur !
Qu’importe les bons ou mauvais chiffres, l’allègement de la masse salariale reste inlassablement la constante…